Y aura-t-il de la dinde à noël ?
Édito de l'émission de décembre 2012.
En octobre 2011, le nombre d'humains vivant sur la Terre a dépassé pour la première fois les 7 milliards, alors qu'il y a à peine un siècle, la population atteignait tout juste le premier milliard. Cette croissance est loin d'être linéaire, et si l'on prend du recul, l'allure quasi-exponentielle de la courbe de la population humaine donne le vertige. Ainsi, dès le virage du début du XXe siècle, on a dû commencer à répondre à une problématique très concrète : comment, alors que la surface agricole mondiale ne peut pas s'étendre en conséquence, nourrir toujours plus de personnes ?
Voilà une question qui pendant le siècle passé a été explorée par bon nombre de scientifiques, et continue aujourd'hui d'être un sujet de recherche actif. D'un point de vue très pragmatique, sans forcément se préoccuper consciemment des implications de leurs travaux, ces chercheurs ont tenté de répondre à la problématique de nourrir toujours plus de monde. Alors certes, puisqu'il s'est souvent agit de recherche publique, les orientations politiques ont assurément orienté les explorations du possible. Mais, il faut bien le reconnaître, en oubliant quelques instants les répercussions sur tout l'environnement, la question est bigrement intéressante, et tout scientifique serait assurément vite pris au jeu du défi proposé.
Et progressivement, au fil du temps, quand les avancées techniques sortaient des laboratoires, on a vu le paysage évoluer, les conditions de vie des exploitants agricoles massivement changer. À coup de remembrement, de mécanisation, d'automatisation, de chimie et de biochimie, les pratiques agricoles ont vécu nombre de révolutions, parfois douces, souvent douloureuses.
L'émission science alors ! d'aujourd'hui, intitulée « Y aura-t-il de la dinde à noël ? » tente de donner quelques éléments pour comprendre comment les scientifiques se sont attelés à ce problème, comment l'évolution des pratiques et des techniques a tenté d'y répondre, et quels sont aujourd'hui les conséquences de ces évolutions sur les conditions de vie des humains, sur les espaces qu'ils occupent, et sur l'ensemble de la fragile biosphère de notre planète.