Edito de l'émission d'avril 2013.
La production et la consommation de vin sont des pratiques vieilles d'au moins six millénaires, comme le rapportent les découvertes récentes en archéologuie, qui ont établit nombre d'éléments de preuves, proposant l'Arménie comme berceau des pratiques vinicoles. Depuis ces temps reculés, la maîtrise de la production de cette boisson a évolué, et continue encore aujourd'hui de s'affiner. Ainsi, les goûts que l'on connaît aux vins aujourd'hui sont bien loin de ce qui coulait des amphores romaines.
Au delà des questions de compositions et de techniques de fabrication, ce sont aussi les modes de consommation qui ont évolué. « Le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit. », disait Louis Pasteur, à un peu moins de 150 ans de nous, quand la consommation était généralisée et quotidienne. Nos contemporains, et encore plus les jeunes générations, voient au contraire en cette boisson un produit de luxe. Ainsi, les études sociologues récentes soulignent que boire du vin est devenu « exceptionnel » pour les 18-30 ans.
En suivant cette logique d'évolution dans les consommations, le siècle que nous venons de vivre a donc vu une augmentation régulière de la qualité moyenne des vins, leur production profitant des avancées régulières de la science, tout en s'appuyant sur des savoir-faire et des terroirs toujours plus valorisés. La généralisation des appellations d'origine illustre cette maîtrise de la qualité, renforcée de contrôles dont les protocoles n'ont rien à envier à ceux pratiqués dans tous les autres domaines scientifiques.
En parallèle de cette technicisation accrue, on observe également une démocratisation de l'intérêt pour l'art du vin et de la dégustation. Les stages d'œnologie sont foison, les guides experts couvrent les rayonnages des librairies grand public. Comme dans tous les domaines sous la rampe des projecteurs, certains noms ne manquent pas de ressortir. Robert Parker, critique et expert en œnologie d'outre-atlantique, est ainsi devenu un acteur majeur de la presse spécialisée, à tel point que certains l'associent à une brutale uniformisation des styles d'élaborations, même dans les pays à forte tradition régionale comme la France ou l'Italie.
On l'aura compris, le vin revêt quasiment une dimension culturelle, et peut même être vu comme un vecteur de civilisation. Au cours de cette émission, nous nous intéresserons à comprendre un peu mieux comment cette culture est un élément clé de notre patrimoine, à travers son influence tant sur les peuples que sur les paysages du monde. Nous nous intéresserons également aux aspects chimiques de la fabrication et de la composition des vins, et bien sûr, nous ne manquerons pas d'évoquer les particularités de la région d'où nous émettons.